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©Collections La Cinémathèque de Toulouse
La Cinémathèque de Toulouse et le CNC - Longs métrages
Arsénic |Samedi 23 août | 18h30

Regarde elle a les yeux grand ouverts

Yann Le Masson

France. 1980. Documentaire. 1h17

Scénario : Collectif de femmes MLAC, Yann Le Masson
Production :
Les Films du grain de sable
Contacts :
La Cinémathèque de Toulouse
lacinemathequedetoulouse.com
+33 (0)5 62 71 92 92 

 

C’est l’histoire, de 1975 à 1982, d’un groupe de femmes d’Aix-en-Provence et de leurs proches, maris, compagnons, enfants. Ces femmes découvrent au MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) qu’elles peuvent ensemble transformer et vivre autrement des moments aussi importants pour elles que : avorter, accoucher, choisir de faire ou non un enfant. Elles apprennent à le faire elles-mêmes, se heurtent à la répression et c’est le procès de six d’entre elles le 10 mars 1977 à Aix-en-Provence.

 

Yann Le Masson (Brest 1930 – Avignon 2012), est une légende du cinéma direct dont chaque film balisa l’histoire du documentaire. Après des études de mathématiques, puis d’ingénieur mécanicien, il intègre l’École de cinéma rue Vaugirard, puis l’IDHEC dont il ressort en 1955 diplômé en tant que chef-opérateur. Il est rattrapé par la guerre d’Algérie d’août 1955 à avril 1958 et en revient traumatisé. Yann Le Masson se promet de protester par les moyens de son art contre les guerres coloniales et d’aider concrètement le FLN algérien. En 1961 il tourne en Tunisie avec Olga Poliakof J’ai 8 ans, véritable réquisitoire contre la guerre d’Algérie et en 1962 Sucre amer. Les deux sont interdits pendant dix ans sur le territoire national. Parallèlement à ses créations militantes, Yann Le Masson continue une prolixe carrière d’opérateur, signant des images aussi bien pour le cinéma ou des films publicitaires que pour l’ORTF. Il participe à l’aventure de l’Unité de production cinématographique Bretagne, avec notamment René Vautier, Nicole et Félix Le Garrec, un collectif de cinéma militant qui documente des luttes sociales et anticoloniales. Après avoir filmé les enterrements des morts du métro Charonne en 1962, il enregistre celui du jeune militant Gilles Tautin en 1968. En 1970 il réalise avec Bénie Deswarte Kashima Paradise (Gindou 2023), qui après avoir été présenté en 1974 à Cannes, est sélectionné en 1975 aux Oscars. Proche aussi du mouvement féministe, Le Masson filme à plusieurs reprises les combats du MLAC dont Regarde elle a les yeux grand ouverts (1980) en est un très bel exemple. À cette époque il passe les brevets de capitaine et mécanicien et commence à exercer le métier de transporteur fluvial sans pour autant renoncer totalement à sa carrière cinématographique ni à l’enseignement : il a donné des cours de cinéma à l’INA et l’IDHEC (1977-79), à l’ESAV de Toulouse, à l’ESRA de Nice et à l’EICTV à Cuba. En 1985 il signe son dernier documentaire Heligonka.