
Vagabondages Cinématographiques - Longs métrages
Arsénic | Mardi 19 août | 18h30
Chemin de terre
Simon Desjobert
France. 2025. Documentaire. 1h06
Scénario : Simon Desjobert
Image : Simon Desjobert, Nicolas Contant
Son : Brook Admasu
Montage : Nina Khada
Musique : Théo Ceccaldi
Production : Grande Ourse Films
Contacts : Grande Ourse Films
grandeoursefilms.fr
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Dans les ateliers à moitié désaffectés du chemin de fer éthiopien, les cheminots Goshou, Berhanu et Basha, tentent de maintenir leur machine en vie au quotidien. Pour parcourir les 207 kilomètres du trajet à travers le désert, il faut plus de dix heures, parfois plus. Parfois, le train ne part pas. À deux pas, une nouvelle ligne électrifiée construite par la Chine menace de faire tomber dans l’oubli cette ligne historique.
« En rendant visite à mon frère, installé avec sa famille en Éthiopie j’entends parler pour la première fois du chemin de fer Djibouto- Ethiopien. Ma belle-soeur me raconte l’histoire de sa ville natale, Diré Daoua. Sortie de terre au milieu du désert à la fin du XIXe siècle, la ville accueille les ateliers généraux du chemin de fer. Je me prends de passion pour ce train qui concentre l’histoire de tout un pays sur plus d’un siècle. Le train, comme les hommes à son service, est bien mal en point : chaque départ et chaque arrivée est vécue comme une petite victoire. Je restitue le rythme des jours, alternant moments suspendus et périodes d’activité. Les gestes qu’ils accomplissent sans relâche peuvent sembler de tous petits gestes mais ce sont des actes de résistance. À leur manière, ils tiennent tête aux difficultés économiques, à la menace de l’arrêt total de la ligne, mais aussi à l’avènement d’un modèle de développement inégalitaire et centraliste. Le train chinois, comme les cheminots l’appellent, signe l’ouverture de l’Éthiopie à un néolibéralisme mondialisé, qui fait de la modernité et de la rentabilité une priorité. L’État a souhaité construire une nouvelle ligne de chemin de fer en repartant de zéro. C’est un symbole fort. Brutalement déclassés, les anciens s’accrochent à un monde sur le point de disparaître. » Simon Desjobert
Simon Desjobert est né en 1985. Il se forme au documentaire de création au Master Image et Société de l’université d’Evry. En 2011, il se rend en Égypte pendant la période révolutionnaire et coréalise avec Sophie Zarifian Le Printemps d’Hana, film sur la libération de la parole dans l’espace public, sélectionné au festival Cinéma du Réel en 2013. Avec son association Les films de l’Arpenteur, il conçoit et anime des ateliers de création donnant lieu à des oeuvres collectives auprès de différents publics. Chemin de terre (2025) est son deuxième long métrage documentaire.