
Rétrospective Yolande Moreau - Cinéaste - Longs métrages
Arsénic | Dimanche 17 août | 9h30
Sans toit ni loi
Agnès Varda
France. 1985. Fiction. 1h45
Scénario : Agnès Varda
Image : Patrick Blossier
Son : Jean-Paul Mugel
Montage : Agnès Varda, Patricia Mazuy
Musique : Joanna Bruzdowicz
Production : Ciné Tamaris
Interprétation : Sandrine Bonnaire, Macha Méril, Stéphane
Freiss, Yolande Moreau, Patrick Lepczynski, Yahiaoui Assouna
Contacts : Ciné Tamaris
cine-tamaris.fr
+33 (0)1 43 22 66 00
Une jeune fille est trouvée morte de froid dans le Midi : c’est un fait d’hiver. Que pouvait-on savoir d’elle et comment ont réagi ceux qui ont croisé sa route ? Une platonologue qui la prend en stop, un berger philosophe qui l’affronte, un ouvrier tunisien très pauvre et généreux, une domestique jalouse, un garagiste qui la méprise, une vieille dame très riche avec qui elle se saoule et d’autres … tous nous révèlent un peu de ce qu’ils ont compris de cette vagabonde, mais la renvoient à sa solitude et à son errance.
Agnès Varda étudie à l'Ecole du Louvre et à la faculté de lettres de Paris. Pendant dix ans elle est photographe pour le Théâtre national populaire de Jean Vilar. En 1954, elle se lance dans le cinéma sans aucune formation avec un long métrage déjà annonciateur de la Nouvelle vague : La Pointe courte. Agnès Varda rompt avec la narration propre au cinéma dominant et invente la cinécriture : c'est de l'image que doit naître l'histoire et non l'inverse. Agnès Varda fait circuler un véritable corridor entre fiction et réel grâce à une mise en scène résolument décalée, d'où l'aspect légèrement documentaire de Cléo de 5 à 7 (1961). Le Bonheur (1964) est une fable sur une donnée de l'existence dont la signification demeure insaisissable. Elle tourne avec Catherine Deneuve et Michel Piccoli pour Les Créatures (1965), en 1975, Daguerréotypes est un documentaire sur les habitants et les commerçants de sa rue, la rue Daguerre à Paris. L'Une chante, l'autre pas (1976) met en scène deux femmes, deux conditions féminines filmées avec un recul amplifié par les quinze années qui les séparent. En 1980, Varda fait deux films sur Los Angeles, Documenteur et Murs murs. Le film qui la consacre demeure Sans toit ni loi (1985), il reçoit le Lion d'or à Venise et le César de la meilleure actrice pour Sandrine Bonnaire. A la mort de son époux Jacques Demy, Agnès Varda réalise trois films en son hommage : une fiction, Jacquot de Nantes (1990) et deux documentaires, Les Demoiselles ont eu 25 ans (1992) et L'univers de Jacques Demy (1995). À l'aide d'une caméra numérique, elle réalise Les Glaneurs et la glaneuse (1999), et la suite sous le titre Deux ans après (2002). Elle tourne ensuite des documentaires plus personnels avec Quelques veuves de Noirmoutier (2004) et surtout Les Plages d'Agnès (2006), un autoportrait qui lui vaut, en 2009, le César du meilleur film documentaire. Elle a aussi tourné pour la télévision Une minute pour une image (1983) et écrit plusieurs ouvrages dont Varda par Agnès (1994) et L'île et elle (2006). Agnès Varda, qui aimait à se définir vieille cinéaste et jeune plasticienne, a exposé à la Fondation Cartier en 2006 et a présenté Les cabanes d'Agnès à la Xe Biennale d'Art contemporain de Lyon en 2009. Elle a reçu un César en 2001 et un Oscar en 2017 pour l'ensemble de sa carrière. Elle nous a quittés en 2019.